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lunes, 10 de septiembre de 2012

Après L'Hiver


Tout revit, ma bien-aimée !
Le ciel gris perd sa pâleur;
Quand la terre est embaumée,
Le cœur de l'homme est meilleur.

En haut, d'ou l'amour ruisselle,
En bas, où meurt la douleur,
La même immense étincelle
Allume l'astre et la fleur.

L'hiver fuit, saison d'alarmes,
Noir avril mystérieux
Où l'âpre sève des larmes
Coule, et du cœur monte aux yeux.

Ô douce désuétude
De souffrir et de pleurer !
Veux-tu, dans la solitude,
Nous mettre à nous adorer ?

La branche au soleil se dore
Et penche, pour l'abriter,
Ses boutons qui vont éclore
Sur l'oiseau qui va chanter.

L'aurore où nous nous aimâmes
Semble renaître à nos yeux;
Et mai sourit dans nos âmes
Comme il sourit dans les cieux.

On entend rire, on voit luire
Tous les êtres tour à tour,
La nuit, les astres bruire,
Et les abeilles, le jour.

Et partout nos regards lisent,
Et, dans l'herbe et dans les nids,
De petites voix nous disent :
— Les aimants sont les bénis !-
   
 L'air enivré; tu reposes
A mon cou tes bras vainqueurs :
Sur les rosiers que de roses !
Que de soupirs dans nos cœurs !

Comme l'aube, tu me charmes;
Ta bouche et tes yeux chéris
Ont, quand tu pleures, ses larmes,
Et ses perles quand tu ris.

La nature, sœur jumelle
D'Ève et d'Adam et du jour,
Nous aime, nous berce et mêle
Son mystère à notre amour.

Il suffit que tu paraisses
Pour que le ciel, t'adorant,
Te contemple; et, nos caresses,
Toute l'ombre nous les rend !

Clartés et parfums nous-mêmes,
Nous baignons nos cœurs heureux
Dans les effluves suprêmes
Des éléments amoureux.

Et, sans qu'un souci t'oppresse,
Sans que ce soit mon tourment,
J'ai l'étoile pour maîtresse;
Le soleil est ton amant;

Et nous donnons notre fièvre
Aux fleurs où nous appuyons
Nos bouches, et notre lèvre
Sent le baiser des rayons.

Victor Hugo

sábado, 19 de mayo de 2012

Le sourire de la mélancolie

Il me sourit,
Geste innocent, joie d'enfant
Qui ne dure qu'un instant,
Mais il part
Évanoui dans le brouillard,
La ville vêtue de noir
De l'ancienne gloire
N'est que la trace,
Le temps passe,
Sa flamme brille à peine
Exhalant sa dernière haleine,
Elle résiste l'air glaçant
Le coeur de ses habitants,
Je me balade dans les rues
Seul, triste, abattu,
Soumis au silence
Fuyant cette existence,
Des personnes, des ombres,
Des silhouettes dans la pénombre
Déambulant sans route
Comme des âmes grises et dissoutes,
Tout à coup je le vois
Et je me demande pourquoi
Pourquoi il ne sourit plus?
Pourquoi sa joie a disparu?
Il ne reste de lui
Que des yeux sans vie,
Mélancolie.